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C'est pas mon idée !

mardi 14 novembre 2023

La banque donneuse de leçons, ça suffit !

Scotiabank
Que les banques se préoccupent de l'environnement, tant mieux. Mais qu'elles donnent systématiquement l'impression de considérer que seuls leurs clients doivent faire des efforts, comme le suggère maladroitement Scotiabank à propos de la consommation fantôme des appareils électriques du foyer, cela devient absolument insupportable.

Hormis les climatosceptiques irréductibles, tout le monde se dit désormais engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pourtant, dès qu'il est question de passage à l'action, les entreprises interpellent le grand public, les citoyens reportent la responsabilité sur les gouvernements, ces derniers critiquent l'industrie ou les nations les plus en retard… Finalement, après s'être transmis la patate chaude, (presque) personne n'a pris son propre impact à bras-le-corps… et l'horizon s'obscurcit toujours plus.

Le phénomène est d'autant plus critiquable quand une des parties prenantes se pose en donneuse de leçons à une autre… dans un domaine où elle n'est pas elle-même exemplaire. Tel est justement le cas, du moins je le soupçonne, avec la communication de Scotiabank. Certes, la recommandation de prendre garde aux équipements de la maison (micro-ordinateurs, enceintes acoustiques, consoles de jeu, électroménager…) qui aggravent la facture énergétique quand ils sont en veille n'est pas inutile.

Mais la banque s'applique-t-elle ses conseils ? A-t-elle défini et mis en œuvre une politique destinée à éteindre, hors des heures de bureau, ses imprimantes et photocopieurs, ses distributeurs de boisson, les écrans et autres périphériques informatiques en libre service…? De nos jours, l'éclairage est en principe piloté intelligemment… mais quid des lampes laissées en veille ? Et les branchements « sauvages » des employés, entre chargeurs de téléphone et chauffages d'appoint qui compensent les baisses de température ambiante décrétées par économie ?

Scotiabank – Electricity Challenge

Il ne s'agit pas ici de rajouter une couche à la déflexion généralisée des culpabilités. Mon propos vise simplement à souligner que les démarches de ce genre sont contre-productives quand elles ne sont pas accompagnées de preuves d'authenticité et de sincérité. Qui voudra faire l'effort auquel l'invite une organisation qui n'est pas en mesure de démontrer qu'elle a fait le premier pas ? Une approche beaucoup plus efficace consisterait pour Scotiabank (et d'autres qui s'essaieraient à l'exercice) à expliquer comment elle a procédé afin de réduire son gaspillage électrique, chiffres à l'appui, et, alors seulement, à encourager son audience à suivre son exemple.

La sensibilisation aux enjeux environnementaux, notamment dans le contexte actuel qui exige une implication concrète de la part de tous les corps de la société, est autant affaire de contenu que de forme. On connaît les débats qui entourent les perspectives punitives sur le sujet face aux visions positives, plus convaincantes et plus acceptables. Or d'autres nuances de communication, plus subtiles, entrent également en jeu, qu'il est indispensable d'assimiler pour espérer infléchir vraiment les comportements.

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