Tandis que l'ensemble de l'Asie bascule, dans le sillage de la Chine et en attendant le reste de la planète, vers les porte-monnaie mobiles, au détriment des instruments de paiement traditionnels, les échanges transfrontaliers doivent s'adapter. Pour la singapourienne OCBC, la solution universelle passera par la technologie de… Visa.
Intégré au cœur de son application bancaire, le nouveau service permettra d'abord aux clients de l'établissement d'envoyer instantanément de l'argent depuis leur compte vers les wallets des deux pionniers chinois, WeChat Pay et AliPay, qui représentent à eux seuls plus d'un milliard d'utilisateurs, en spécifiant simplement le numéro de téléphone et l'identifiant national du bénéficiaire, conformément aux habitudes locales. Au cours des deux années à venir, l'objectif est d'intégrer de la même manière une cinquantaine de porte-monnaie « digitaux », notamment dans la région (Indonésie, Philippines…).
De toute évidence, le marché a besoin d'une révolution. Non seulement les méthodes historiques de transfert, que ce soit par virement interbancaire ou par l'intermédiaire d'agences spécialisés (à la Western Union), peinent à prendre en charge directement les supports modernes (jusqu'à parfois imposer une conversion en espèces), mais elles induisent en outre des délais incompatibles avec l'exigence d'immédiateté à laquelle les consommateurs sont accoutumés dans leur expérience quotidienne.
Or, à ce jeu-là, Visa Direct a quelques atouts sérieux à faire valoir… qui ont donc séduit OCBC dans un contexte de demande croissante des clients. Entre son réseau sécurisé fonctionnant en quasi temps réel et sa connexion pré-existante à près de 8,5 milliards de points de terminaison – dont 3 milliards de cartes et autant de comptes bancaires, le reste étant constitué de portefeuilles virtuels – prêts à accepter des versements en quelques 160 devises, le dispositif n'a pas beaucoup de concurrents à craindre.
Si ce sont en général des nouveaux entrants qui, en quelques années, ont radicalement transformé les usages de paiement dans les pays asiatiques, il est assez ironique de constater que c'est une « vieille » entreprise américaine qui fait partie des mieux placées aujourd'hui pour en appréhender les impacts sur des domaines périphériques (mais importants). Il est vrai que, dans cet exercice, Visa possède un avantage incomparable – et critique pour les applications en question – par sa nature transnationale, déclinée aussi bien dans ses expertises que dans ses infrastructures.
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