Free cookie consent management tool by TermsFeed
C'est pas mon idée !

mercredi 8 octobre 2025

Oracle veut-il réinventer le concept de progiciel ?

Oracle
Entre ses annonces de restructuration massive, en cours, et de l'introduction de l'intelligence artificielle « agentique » au cœur de ses offres infonuagiques, des analystes estiment qu'Oracle est peut-être en voie de réinventer radicalement la manière dont ses progiciels seront distribués et mis en œuvre chez ses clients dans un avenir proche.

Le point de départ des conjectures est une estimation – élaborée à partir d'une promesse précédente d'un plan de restructuration – à une dizaine de milliers le nombre de postes supprimés chez le géant du logiciel d'ici décembre (sur un total d'environ 160 000 salariés). Les observateurs s'accordent sur les fonctions qui seront visées par ces mesures : il devrait s'agir, en grande partie, des divisions en charge des évolutions des progiciels, laissant place à une stratégie centrée sur le « cloud » et l'IA.

Or ce segment de son catalogue est une importante source de profits – souvent qualifiée de vache à lait chez les éditeurs qui ont réussi à s'imposer – qu'aucune menace sérieuse ne justifierait de sacrifier à court ou moyen terme. L'hypothèse que formule donc Akshara Naik Lopez pour Forrester est que les personnes qui vont être licenciées le seraient parce que leur rôle est voué à la disparition pure et simple grâce à ce nouveau pilier de l'avenir rêvé de l'entreprise qu'est désormais l'intelligence artificielle.

Plus précisément, les évolutions, adaptations et autres personnalisations auxquelles procèdent les clients – notamment les grands groupes – afin d'ajuster les capacités des solutions qu'ils adoptent à leurs besoins précis pourraient ne plus requérir l'intervention de développeurs et d'intégrateurs (les partenaires d'Oracle risquent donc de souffrir particulièrement), puisque les progiciels embarqueraient maintenant des agents intelligents grâce auxquels chaque entreprise ajouterait ses propres variations.

Oracle AI World

Si une telle vision se concrétise, il ne faut qu'un soupçon d'imagination pour prédire une révolution dans l'univers du progiciel tel qu'on le connaît depuis sa naissance dans les années 90. Au lieu des produits finis relativement rigides auxquels nous sommes habitués, intégrant tout depuis le cœur de métier considéré jusqu'aux interfaces homme-machine, les fournisseurs livreraient un socle de services – servant de fondation – et une IA agentique permettant au client de gérer ses opérations à sa guise.

Le modèle prédominant du secteur s'en trouverait complètement renversé… et beaucoup plus conforme aux attentes et aux pratiques des utilisateurs. Alors que le principe théorique consistait initialement à proposer une solution unique conçue sur la base de processus supposés optimaux, qui devaient s'imposer aux entreprises avec le logiciel, ces dernières ont presque toujours dépensé des fortunes pour y introduire, à plus ou moins grande échelle, leurs spécificités. Avec la nouvelle génération envisagée, seules seraient offertes des fonctions élémentaires, que les équipes (internes ou externes) adapteraient alors à l'organisation existante, facilement, à moindre coût et avec une flexibilité extrême, par exemple pour des besoins temporaires.

mardi 7 octobre 2025

La bourse de Londres s'ouvre au crowdfunding

Crowdcube
Dans un contexte européen généralement difficile pour le financement des startups, la plate-forme d'investissement participatif Crowdcube multiplie les initiatives de diversification, en profitant des tendances qui affectent le marché. Dernière en date, sa collaboration avec la bourse de Londres en vue d'accéder à ses enchères de titres privés.

Le baromètre français du « crowdfunding » l'illustrait encore récemment, et la situation n'est guère meilleure dans les autres pays du continent, les spécialistes de l'investissement en capital peinent à progresser, voire perdent du terrain, en raison d'une contraction de l'offre qui reflète, à mon avis, autant une frilosité des levées de fonds qu'un ralentissement de l'innovation et de l'entrepreneuriat. Pour un leader tel que Crowdcube, la conjoncture crée cependant d'autres opportunités de croissance.

Une de ses premières réactions à la morosité ambiante consistait, en 2023, à mettre en place un marché secondaire, afin de procurer une perspective de liquidité à ses utilisateurs, en leur permettant de revendre leurs parts sans devoir attendre une sortie – acquisition ou introduction en bourse – qui est désormais de plus en plus tardive dans la vie des jeunes pousses. L'objectif était évidemment d'écarter un des principaux freins pour les investisseurs au blocage de leur argent dans une levée de fonds précoce.

Dernièrement (au début de septembre), Crowdcube a continué à s'adapter à l'évolution de son environnement, avec le lancement d'une offre centrée sur une sélection de tours de financement avancés, c'est-à-dire ceux des entreprises qui ont atteint une certaine maturité. Cette ouverture répond justement au besoin des structures concernées de continuer à s'appuyer sur des capitaux privés, en remettant à une échéance plus lointaine (et plus propice) la possibilité d'une cession ou d'une entrée en bourse.

Crowdcube x LSEG

L'accord conclu avec LSEG, l'opérateur, entre autres, du marché londonien, arrive maintenant comme une sorte de point de convergence de ces ajouts successifs. Sur le papier, il s'agit d'abord de proposer aux clients de la solution de « crowdfunding » d'accéder aux transactions secondaires organisées par la bourse, sous forme de mises aux enchères ponctuelles (et non en continu, comme pour les actions « publiques »), pour une autre manière de contribuer au développement de sociétés plus mûres.

D'autre part, il met en lumière auprès des entreprises qui ont recouru à Crowdcube pour leurs recherches de fonds initiales une alternative – ou un complément – à l'option équivalente de la plate-forme pour leurs besoins ultérieurs, avec une visibilité démultipliée. Grâce à la relation spéciale entre les deux acteurs, les investisseurs de la première heure resteront partie prenante des opérations touchant leur portefeuille, que ce soit pour prendre leurs bénéfices ou pour renforcer leur participation.

La démarche du leader britannique pourrait peut-être servir d'inspiration à ses alter ego dans l'hexagone, dont la part marginale dans le financement des startups est un facteur aggravant des difficultés que rencontrent les entrepreneurs dans notre pays. Nos concitoyens étant particulièrement sensibles aux risques, à défaut de pouvoir les rassurer sur la menace de perte de capital, la mise en place de facilités garantissant un minimum de liquidité sur les engagements porterait une promesse bienvenue.

lundi 6 octobre 2025

L'UE promeut l'éducation financière

Commission Européenne
L'Union Européenne, généralement par la voix de la Commission, se montre de plus en plus soucieuse de l'éducation financière des citoyens. Cependant, si ses précédentes initiatives portaient une ambition purement pédagogique, elle change désormais de perspective et sa nouvelle stratégie poursuit un objectif résolument opérationnel.

Bien que la communication continue à évoquer la nécessité pour les européens – dont les connaissances en matière de pilotage de leur argent sont singulièrement insuffisantes – d'apprendre à créer et respecter un budget, à éviter les escroqueries et autres fraudes, à reprendre la main sur leur avenir… grâce à une formation adaptée, l'articulation des annonces de la semaine passée signale que la priorité porte aujourd'hui sur une meilleure maîtrise de l'épargne et de l'investissement individuels.

Pourquoi cette préoccupation ? Dun côté, il s'agit, à travers une démarche de décryptage et d'explications rationnelles, d'encourager l'immense majorité de personnes qui se contentent de produits simples, sans risques, et, a contrario, se défient de la bourse et des instruments plus complexes de franchir le pas de l'investissement, pour une meilleure planification de leurs projets d'avenir. Et, en parallèle, les législateurs aimeraient que ces efforts contribuent à dynamiser le financement de l'économie.

Ce dernier point est évidemment crucial pour le vieux continent. Par rapport à ses « concurrents », il est en effet dans une situation de déficit catastrophique de capitaux à engager dans les entreprises de croissance, ce qui constitue un des principaux facteurs de la faible compétitivité de l'Europe en termes de création de startups – de la technologie ou non, d'ailleurs – susceptibles de devenir de futurs géants mondiaux. Et le phénomène s'amplifie quand les pépites qui parviennent malgré tout à émerger ne trouvent rapidement à financer leur expansion qu'auprès de fonds étrangers.

Savings and Investment Union

Quelles sont donc les mesures proposées par nos chers décideurs ? Sur le volet de la littératie, d'abord, elles s'organisent autour de quatre piliers : la coordination et le partage de bonnes pratiques entre les états membres, une campagne d'information et de sensibilisation orchestrée par la Commission elle-même, une incitation au lancement et une contribution au financement de projets éducatifs par les gouvernements locaux, le suivi des progrès et la mesure des impacts, à l'échelle européenne.

Dans le second registre, surgit une notion transnationale de Compte d'Épargne et d'Investissement (SIA pour l'acronyme en anglais), destinée, en marge de leur éducation, à simplifier l'accès des citoyens aux opportunités de l'investissement. L'ébauche qui en est faite, alors que des implémentations existantes sont citées en exemple, en établit quelques principes génériques : diversité de fournisseurs (agréés), facilité de souscription, flexibilité, ouverture à des produits variés, avantages fiscaux…

Ainsi, comme d'habitude, la Commission se contente, sur les deux domaines, de recommandations relativement vagues, en laissant aux états le soin de décliner sa vision selon leur propre compréhension et sans nécessairement s'attacher à la cohérence avec ses voisins. Elle promet bien un accompagnement et une évaluation des résultats… mais elle ne sait probablement pas définir clairement ce qu'elle veut mesurer (en tous cas, elle ne l'explicite pas). La culture financière des européens risque hélas de ne pas progresser fortement avec ce qui se résume à des vœux pieux.

dimanche 5 octobre 2025

Une boîte à idées pour l'IA

Academy Bank
Afin de dynamiser sa recherche d'applications utiles de l'intelligence artificielle dans l'ensemble de ses activités, une petite banque américaine a déployé une plate-forme sur laquelle ses employés sont invités à partager leurs idées. Que penser de cette résurrection de l'innovation participative autour d'une technologie à la mode ?

L'« Idea Exchange » a été mis en place en 2022 par Academy Bank et aurait depuis permis de collecter quelques 120 propositions de la part des salariés, dont une bonne partie ont été implémentées. Le nombre relativement modeste est probablement dû à une exigence de non seulement décrire la solution envisagée mais également d'argumenter et de défendre sa valeur potentielle. L'objectif est bien entendu de garantir une qualité minimale et d'éviter une prolifération synonyme de dispersion d'énergie.

La justification traditionnelle de l'appel aux collaborateurs pour la production d'innovation repose sur un postulat simple et rationnel : ce sont ceux qui travaillent au cœur des opérations qui sont les plus à même de connaître leurs faiblesses et d'imaginer les moyens de les améliorer. La popularité des outils d'IA et leur propagation dans le quotidien des citoyens, qui leur procure une compréhension concrète de leurs capacités, rend la déclinaison du principe sur ce thème spécifique d'autant plus pertinente.

Dans une certaine mesure, et selon la politique de la banque vis-à-vis de l'accès aux ChatGPT de l'internet public, il ne faut pas exclure que la boîte à idées soit même née de l'observation des pratiques et des usages spontanés des employés, un peu comme ils furent (douloureusement) vécus à l'époque (lointaine) de l'arrivée d'Excel sur les postes de travail. La démarche viserait alors à capitaliser sur la créativité de quelques-uns au service de l'ensemble de l'entreprise, dans un cadre organisé et contrôlé.

Academy Bank – Banking from Your Point of View

Un tel retour en grâce de l'innovation participative a-t-il une chance de générer un avantage majeur pour Academy Bank ? Avant de répondre, il faut commencer par rappeler que le concept est principalement destiné à stimuler l'émergence d'améliorations incrémentales – plus que de transformations radicales – puisqu'il repose sur la réflexion de personnes immergées dans leurs tâches habituelles, par nature peu susceptibles de réinventer leur environnement et leur expérience existants.

Je pense que cette caractéristique est justement la raison pour laquelle l'innovation participative a plus ou moins disparu dans les grands groupes, après un engouement contagieux dans les années 2010 : le rapport coût-bénéfice s'avérait insuffisant. Les efforts nécessaires à la gestion de ces programmes (entre autres sur l'évaluation des soumissions et les tentatives de généralisation), combinés à la lassitude rapide des participants, étaient difficiles à défendre face à des résultats peu mesurables.

Le déséquilibre de l'équation économique risque de s'aggraver avec l'intelligence artificielle, dont on sait qu'elle est onéreuse à la mise en œuvre comme dans son exploitation. Le choix délibéré d'orienter les solutions attendues sur la technologie constitue en outre un facteur de déperdition : la valeur de chaque proposition doit être relativisée par rapport à l'hypothèse de recours à l'IA, à la fois du point de vue de son retour sur investissement et de celui de sa performance par rapport à d'autres options.

Comme toujours, je suis extrêmement sceptique sur une approche qui interroge l'application d'une solution technique avant d'identifier le problème à résoudre. La seule manière dont Academy Bank peut éviter le syndrome du clou et du marteau consisterait à analyser les propositions de ses salariés sous l'angle des faiblesses à corriger (et à explorer ensuite la meilleure solution, qui ne sera pas nécessairement l'IA). Mais, dans cette perspective, elle ferait mieux d'ouvrir une « boîte à douleurs ».

samedi 4 octobre 2025

CaixaBank lance un media

CaixaBank
En marge de la diffusion de contenus spécifiquement liés à ses métiers et aux préoccupations financières de ses clients, CaixaBank, qui est, de longue date, familière des aventures extra-bancaires, présente aujourd'hui Esfera, son nouveau média en ligne, à vocation plus ou moins généraliste, destiné à élargir son audience et son influence.

Intégré dans son application mobile et son site web institutionnel, et accessible librement par tous, clients ou non, l'espace de contenus entend éduquer, informer et inspirer ses visiteurs… tout en se restreignant à des thématiques sur lesquelles l'établissement estime avoir une légitimité à communiquer. Il recourt pour ce faire à des voix d'experts et de passionnés, s'exprimant dans des formats variés – articles, reportages, interviews, vidéos, podcasts… – et adoptant, nous promet-on, une perspective originale.

Derrière quelques thématiques chères à CaixaBank (ou, à tout le moins, à son département de marketing) – économie globale, santé financière, bien-être et progrès social, entrepreneuriat, développement durable et innovation –, les curieux trouveront matière à s'informer sur l'actualité (des marchés, de l'Espagne…), à découvrir ses conseils pour le pilotage de son argent ou de son entreprise, à approfondir ses engagements, dans son domaine et dans ses parrainages (dont le basket-ball), ou bien à s'immerger dans les innovations qu'elle introduit afin de mieux servir ses clients.

CaixaBank – Esfera

Les justifications avancées pour cette initiative un peu surprenante (mais pas inédite dans le secteur) jouent sur un désir de créer une autre relation entre la banque et le public, reflétée notamment par son slogan « où tout se connecte ». Il est également question, à propos de son titre (la « sphère », en français), d'éclairer ou de redonner du sens aux transformations qui interviennent à un rythme accéléré autour de la planète, et d'enrichir la compréhension de ce qui se passe aujourd'hui pour anticiper l'avenir.

Vous l'aurez compris, ces explications artificielles ne me convainquent pas entièrement. En effet, quelles que soient les intentions et la sincérité de CaixaBank, je m'interroge, comme avec toute tentative d'une institution financière de sortir de son périmètre naturel d'activité, sur la manière dont la population ciblée par Esfera recevra cette proposition et jusqu'à quel point elle pourra se laisser séduire par les arguments déployés, surtout dans un contexte où les sources d'information « digitales » sont pléthoriques.

Ce qui pimente la démarche de l'espagnole est sa longue histoire de détours hors de son cœur de métier. Le plus emblématique de ceux-là est certainement la séquence « Compra Estrella », une boutique en ligne d'appareils électroniques et d'électroménager qui a ensuite connu une déclinaison physique à Málaga, en 2018. Tout a (discrètement) disparu, probablement en raison d'une fréquentation insuffisante. En dépit de ces échecs, CaixaBank persiste à croire à – et investir dans – la diversification sectorielle.

jeudi 2 octobre 2025

State Farm généralise la détection d'accident

State Farm
Alors qu'il était jusqu'à présent réservé aux adhérents à son programme d'assurance automobile comportementale « Drive Safe & Save », State Farm annonce l'extension à l'ensemble de sa clientèle – en commençant toutefois par les résidents de Floride et de l'Illinois… – de son service de détection d'accidents via le téléphone mobile.

Le principe n'est pas particulièrement original (j'y reviendrai) puisqu'il consiste à exploiter les différents capteurs physiques du smartphone du conducteur pour identifier les conditions propres à un choc plus ou moins grave. S'il le juge particulièrement sérieux, le logiciel commence par interroger la victime supposée sur son état de santé et, en l'absence de réaction, se charge immédiatement d'appeler les secours, en transmettant (évidemment) les coordonnées géographiques exactes de l'événement.

En outre, parce que c'est une compagnie d'assurance qui est aux commandes, le système propose une mise en contact avec un service d'assistance ou de dépannage, notamment pour les incidents les plus bénins, et entame spontanément les démarches de déclaration de sinistre dès l'initiation d'une demande de remorquage (j'avoue ne pas comprendre le pourquoi de ce déclencheur). Bien entendu, l'automobiliste aura ensuite la faculté de la compléter et la finaliser dans son application mobile.

Bien que le concept soit déjà en place pour certains clients, le déploiement de l'option sera progressif, après la phase pilote actuelle, pour une raison simple : il s'agit de valider son fonctionnement sur la seule base des information collectées par le téléphone, quand la version précédente pouvait accéder aux données plus complètes et plus précises fournies par le module spécialisé, directement connecté au véhicule, utilisé pour l'analyse de l'attitude au volant (et moduler les primes des plus prudents).

State Farm – Accident Detection

L'initiative de State Farm surprend un peu… par son introduction tardive. Non seulement de nombreuses voitures sont désormais équipées de dispositifs de secours jouant un rôle similaire, mais encore, et surtout, une bonne partie des téléphones modernes (dont les iPhones) possèdent nativement des capacités équivalentes. Il faut cependant supposer qu'il reste une fraction importante de la population dépourvue de tout mécanisme automatisé de détection d'accident, justifiant d'en créer un autre.

Quoi qu'il en soit, les motivations de l'assureur sont transparentes. Entre la recrudescence des phénomènes météorologiques dangereux et la progression alarmante de la distraction au volant (dont les coupables ne sont même pas conscients des risques), l'augmentation de la fréquence des sinistres l'encourage à prendre des mesures de mitigation. En complément de la prévention et au-delà de l'attention au client, la prise en charge des victimes au plus tôt constitue un facteur de réduction de la sévérité des dommages corporels, donc des soins nécessaires et de leurs coûts.

mercredi 1 octobre 2025

LCL poursuit l'offensive vers les entrepreneurs

LCL
Quelques jours seulement après une première salve d'annonces, LCL remet le couvert sur ses engagements en faveur des entrepreneurs, dont elle veut clairement devenir un partenaire privilégié en France. Et cette fois encore, les nouveautés qu'elle introduit prennent d'abord en compte les défis que cette population rencontre dans sa vie privée.

Élaboré à partir d'entretiens et de rencontres avec un vaste échantillon de 10 000 représentants de cette clientèle spécifique, le programme générique de la banque se décline sur quatre piliers principaux portant l'objectif de soutenir la création et le développement d'entreprise. Et deux d'entre eux mettent l'accent sur des solutions qui visent à soulager ceux qui mettent toute leur énergie dans leur projet professionnel lorsqu'ils rencontrent des difficultés affectant leur quotidien personnel.

Première concrétisation de cette vision, le dispositif « coup dur » permet aux intéressés de moduler leurs remboursements de crédit immobilier, pendant une durée limitée, dans le cas où leur société traverse une mauvaise passe. En amont, et de manière un peu plus classique, les conditions d'accès au prêt pour l'habitat sont assouplies pour les entrepreneurs de fraîche date, avec une prise en compte de leur situation globale et l'abandon de critères obligatoires tels que les trois derniers bilans comptables.

Le raisonnement sous-jacent est à double entrée. Il s'agit en priorité d'éviter le risque d'enfermement dans une spirale infernale qui répercute les déboires professionnels sur les finances individuelles (ou familiales), avec l'impact inévitable de la dégradation de ces dernières sur le bien-être et, donc sur l'efficacité et la performance au travail. Mais, comme d'habitude, la démarche n'est pas altruiste car la banque a évidemment d'excellentes raisons d'éviter la chute de son client, particulier et entreprise.

L'Énergie d'Entreprendre by LCL

Plus subtilement, et alors qu'il ne s'agit pas nécessairement d'une combinaison recommandée, LCL génère de la sorte une incitation supplémentaire pour les créateurs de structure à lui confier leur relation bancaire principale personnelle, de manière à bénéficier de ces avantages. Outre l'opportunité de conquérir quelques clients de la sorte, la connaissance étendue de la personne qui en résulte représente surtout un facteur clé de maîtrise des risques et d'optimisation de l'accompagnement, à 360°.

En dépit de son affichage d'un programme « chapeau » destiné à les rassembler sous la bannière « l'énergie d'entreprendre », les initiatives de la banque paraissent, à ce stade, isolées les unes des autres, sans souci de mise en perspective globale. Elles mériteraient certainement d'être intégrées dans un écosystème de services dont le point d'entrée pourrait être, par exemple, le bien-être financier de l'entrepreneur, avec son tableau de bord de suivi et ses différents outils de support, à enrichir au fil du temps.