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C'est pas mon idée !

jeudi 6 juillet 2023

Le crédit se déconnecte du monde réel

Clé
Une tribune publiée par American Banker sur l'inadéquation patente des aides fédérales à l'emprunt hypothécaire dans le contexte « digital » moderne me fournit aujourd'hui un prétexte pour évoquer la déconnexion croissante entre les établissements de crédit et les consommateurs face aux évolutions sociétales de ces derniers temps.

Tandis que les candidats à l'achat immobilier sont actuellement pris en étau entre des taux d'intérêt en forte hausse, un resserrement des conditions d'accès au financement, des moyens disponibles contraints par l'inflation et, dans certains cas (en France, notamment) des prix qui restent élevés, il vaudrait mieux éviter, pour toutes les parties prenantes, d'introduire des freins supplémentaires. C'est pourtant ce qui se passe quand les institutions financières s'obstinent à user de méthodes d'une autre époque.

Aux États-Unis, c'est évidemment le recours persistant et généralement exclusif au score de crédit qui est pointé du doigt. Bâti et consolidé au fur et à mesure des engagements contractés par l'individu dans son quotidien, il lui a toujours été reproché d'être profondément défavorable aux exclus du système. Mais, désormais, ces derniers ne se trouvent plus seulement parmi les populations les plus fragiles, ce sont aussi tous les américains qui ne veulent pas de carte de crédit, qui embrassent l'économie de services, qui n'ouvrent pas de compte bancaire et se satisfont de porte-monnaie électroniques…

Dans d'autres pays (dont l'hexagone, bien sûr), les exigences de revenus et leur contrôle jouent un rôle similaire et s'avèrent tout aussi archaïques. Elles laissent (presque) automatiquement de côté, totalement ou partiellement, les millions de personnes qui travaillent à leur compte, y compris en appoint d'un emploi salarié. Elles pénalisent, plus ou moins sévèrement, les nouvelles générations d'adultes qui ne privilégient plus la fidélité à long terme (sinon à vie) à leur entreprise et n'hésitent pas à interrompre toute activité professionnelle pendant quelques mois à intervalles réguliers…

Sauf à se résigner à perdre une fraction en progression constante du marché, comprenant des clients potentiels largement solvables, l'adoption, dans tous les domaines de crédit, d'approches adaptées de l'évaluation des risques de défaut n'est plus une option. Elle devient impérative, afin de maintenir les équilibres existants et non plus uniquement dans l'espoir d'étendre la portée des offres à un segment jusqu'alors ignoré. La menace est à prendre très au sérieux par les banques traditionnelles, car des acteurs émergents sont en embuscade pour répondre aux besoins de ces exclus d'un nouveau genre.

Maison

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