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C'est pas mon idée !

dimanche 23 juin 2024

IA, nouvelle martingale de la bourse

OCBC
Au début de l'âge d'or des réseaux sociaux, certains imaginaient d'analyser les sentiments exprimés par leurs utilisateurs afin de prédire les mouvements de bourse et ainsi maximiser les chances de plus-value. Aujourd'hui la mode est à l'intelligence artificielle et, selon OCBC, elle est désormais prête à endosser ce rôle de martingale.

Baptisé A.I. Oscar (c'est un acronyme), le nouveau dispositif propose aux jeunes singapouriens de recevoir chaque semaine, par notification mobile ou par courriel, une liste de quinze titres que la banque leur recommande à l'achat. Cette sélection est élaborée par ses algorithmes d'apprentissage profond (« deep learning ») de manière à, d'une part, correspondre au mieux au profil du client et, d'autre part, privilégier des valeurs dont la perspective d'évolution du cours estimée est la plus favorable.

La personnalisation des suggestions n'est pas totalement inédite : il s'agit de trouver la meilleure adéquation entre les actions mises en avant et différents critères individuels, relevant à la fois de la démographie et de la psychologie, dont notamment l'aversion au risque, combinés avec une étude de l'historique des transactions destinée à caractériser les préférences. L'objectif consiste bien sûr à faire en sorte que l'utilisateur adopte plus facilement les prescriptions émises, qu'il peut ensuite exécuter en un tournemain.

Le second aspect est plus original – bien qu'il faille s'attendre à ce qu'il se répande très rapidement – mais également plus tendancieux, en raison de sa promesse à peine voilée de prédiction des cours, aussi rassurante que paraisse la mise en œuvre des dernières technologies en vogue avec des modèles entraînés sur 4 000 titres côtés à Hong Kong, Singapour et aux États-Unis, prenant en compte des données diverses (y compris sur les sous-jacents économiques), rafraîchies quotidiennement.

OCBC AI Stock Picker

Le problème n'est pas tant l'application de l'intelligence artificielle sur un domaine où, par essence, le traitement de l'information est fondamental, mais bien sur la communication qu'en fait OCBC. Car, dans le contexte actuel d'emballement autour de l'IA, les clients risquent de se focaliser exclusivement sur cet argument et, lui attribuant des propriétés quasiment magiques, se lanceront dans des opérations plus ou moins hasardeuses en croyant gagner à coup sûr (ce qui est évidemment absurde).

Le constat est d'autant plus alarmant que l'établissement cible en priorité une audience jeune, particulièrement encline à investir en ligne, sans accompagnement. Il ne fait guère de doute que l'ambition de multiplier par trois le nombre de « traders » soit à portée – la phase pilote qui vient de s'achever a déjà vu une augmentation de 50% de l'activité des moins de 35 ans – mais il faut craindre que ces futurs nouveaux adeptes des marchés s'embarquent dans cette aventure pour de mauvaises raisons

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