Voilà une idée qui aurait pu (et dû) être implémentée depuis des années et qui, aujourd'hui, arrive un peu tard dans un marché plutôt encombré de solutions de paiement entre amis. La fonction proposée par Lloyds dans son app mobile mérite pourtant de s'y attarder, entre autres pour son exploitation des mécanismes de banque ouverte.
Moins utile quand il s'agit d'initier un règlement, Link Pay est conçu pour les circonstances dans lesquelles vous souhaitez rappeler à vos amis qu'ils doivent vous rembourser leur quote-part d'une dépense commune ou quand vous demandez à un membre de votre famille de vous avancer de quoi tenir jusqu'à la fin du mois (par exemple). Il vous suffit de choisir l'option ad hoc dans votre application bancaire, de préciser un montant et un motif et d'envoyer votre requête à votre correspondant.
Qu'il la reçoive sous la forme d'un lien inclus dans un SMS ou dans un message WhatsApp ou Messenger, généré automatiquement, ou encore via un QR Code, dans le cas d'une interaction face à face, le débiteur est accompagné dans la réalisation de l'opération par l'intermédiaire d'une connexion « open banking » standard. Sur son téléphone, il est redirigé vers le logiciel de sa banque (quelle qu'elle soit) où il ne lui reste qu'à valider le transfert, qui parvient à son destinataire quelques minutes plus tard.
Le mode de fonctionnement retenu offre de multiples avantages, en particulier en comparaison d'un virement classique, dont il partage les fondations. Non seulement il est inutile de communiquer les informations de compte mais, de surcroît, celles-ci restent confidentielles. Pour l'émetteur, l'expérience est largement simplifiée puisqu'il n'est plus nécessaire de créer un nouveau bénéficiaire auprès de sa banque, et la confirmation de la transaction est fluide… au moins quand elle est exécutée sur mobile.
Ainsi décrit, le système pourrait aisément supplanter, sur les cas d'usage les plus fréquents, les outils indépendants de paiement entre pairs qui prolifèrent depuis une décennie faute de réponse appropriée – c'est-à-dire facile à mettre en œuvre – des institutions financières à un besoin pourtant élémentaire. Il est, notamment, universel par essence, puisqu'il n'impose pas le recours à un instrument additionnel, il est d'emblée à portée de clic de tous les clients de Lloyds Bank… et il ne coûte rien.
Dans une certaine mesure, Link Pay est la prise de conscience par un acteur traditionnel d'une attente non satisfaite, dont l'opportunité a été saisie depuis longtemps par des trublions agiles et sur laquelle les premières tentatives de riposte par l'industrie bancaire (pensez à PayLib, Zelle…) se sont égarées en cherchant à copier à l'identique leurs nouveaux concurrents… sans penser d'abord à capitaliser sur les possibilités inédites que leur offrait leur position spécifique. Il est plus que temps de rectifier le tir !
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