Quand la tendance parmi les institutions financières traditionnelles est à la réduction de leur empreinte physique, notamment à travers la mutualisation des réseaux d’automates, Revolut annonce le déploiement du sien, d’abord en Espagne, en introduisant, comme il se doit, une approche originale, surtout sur son modèle économique.
Le plan de marche, découpé en plusieurs étapes, est d’ores et déjà établi. La première phase, présentée comme un pilote, concernera 50 appareils, qui seront installés à Madrid et Barcelone. Si tout va bien, elle sera suivie d’une extension de 150 distributeurs supplémentaires, y compris dans d’autres capitales régionales du pays. À partir de 2026, d’autres marchés seront envisagés, tels que l’Allemagne, l’Italie et le Portugal, probablement dans le prolongement de la logique de sélection de zones où les espèces sont encore largement prédominantes dans le commerce de proximité.
Outre un design futuriste, entre autres au niveau de l’expérience utilisateur (dont il faudra voir la réalité sur le terrain), le principal avantage des nouveaux GAB portera sur les retraits en devises étrangères, en parfait alignement avec l’ADN d'origine de la néo-banque. Pour ses clients, il s’agira d’obtenir les conditions auxquelles ils sont habitués avec leurs transactions par carte, sans aucun frais additionnels. Pour les autres, il sera initialement appliqué automatiquement le taux de change de leur émetteur (sans les incitations à utiliser celui, en général exorbitant, de l’opérateur de la machine).
Quelques caractéristiques complémentaires, moins prépondérantes mais la plupart inédites, méritent encore l’attention. L’interface, évidemment tactile, est ainsi disponible dans plus de 20 langues. Plus significatif, les opérations sont accessibles non seulement via l’insertion de la carte physique mais également en mode sans contact, en particulier depuis un porte-monnaie mobile (il n’est pas précisé si l’option est réservée aux clients, ce qui paraît toutefois vraisemblable). Et une faculté d’authentification biométrique, par reconnaissance faciale, devrait aussi faire son apparition à l’avenir.
Il faut maintenant en venir à la vraie nouveauté proposée par Revolut : ses distributeurs permettront aux non clients d’ouvrir un compte en quelques instants, avec la délivrance immédiate d’une carte. Le principe est astucieux : l’utilisateur opérant un retrait est de la sorte identifié et authentifié, simplifiant la démarche d’entrée en relation, et il peut procéder au provisionnement dans le même parcours. Quand arrivera la faculté (prévue) de réaliser les retraits avec des conditions de change concurrentielles, mises en avant en toute transparence, elles constitueront un argument de vente auprès des touristes qui découvriront les appareils dans des lieux stratégiques, très fréquentés.
La combinaison des fonctions classiques du GAB avec celle des automates exclusivement dédiés à la vente de sa solution, que le trublion a précédemment expérimentés dans quelques aéroports européens, ne correspond donc pas uniquement à une opportunité conjoncturelle. Il s’agit véritablement de trouver un modèle économique pour une infrastructure relativement lourde et coûteuse (à mettre en place et à gérer). En l’occurrence, l’approche est idéale pour une jeune pousse qui se trouve toujours dans sa période d’hypercroissance et serait difficile à répliquer par des acteurs traditionnels. Mais l’initiative prouve qu’il existe des voies de monétisation à explorer !
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