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C'est pas mon idée !

vendredi 20 octobre 2017

Guevara est mort, vive l'assurance P2P !

Guevara
Pionnière au Royaume-Uni, où elle lançait, en 2014, son activité d'assurance collaborative, Guevara a fermé ses portes définitivement le mois dernier. Cependant, les « analystes » qui perçoivent dans cette triste fin la mort définitive des approches P2P se trompent gravement. La transformation du secteur se poursuit et finira par percer !

Après tout, aussi décevante soit la nouvelle, il n'est absolument rien d'étonnant à ce qu'une startup disparaisse : si fonder une entreprise est déjà un exercice difficile, inventer un nouveau modèle d'affaires est une aventure à haut risque, dans laquelle la réussite est l'exception plutôt que la règle. Dans le cas de Guevara, la cause de l'arrêt est aussi banale que classique, puisqu'elle reflète l'impossibilité de financer son développement, notamment son passage d'un statut de courtier à celui d'assureur à part entière.

Que nous dit cette affaire ? Tout simplement que la création d'une compagnie d'assurance, même si elle est devenue accessible grâce aux technologies actuelles, exige des capitaux importants, et il en est, naturellement, de même pour presque toute l'InsurTech et la FinTech. J'ose espérer que personne ne sera choqué de l'apprendre. De multiples raisons peuvent expliquer pourquoi Guevara n'est pas parvenue à convaincre des investisseurs et son concept de produit n'est pas nécessairement en cause.

Que les jeunes pousses aient des difficultés à persuader les consommateurs qu'ils peuvent leur faire confiance pour protéger leurs biens est une certitude, et elle est de nature à décourager les financeurs potentiels. Afin d'y faire face, il faut ajuster les messages et, surtout, s'armer de patience… Mais pourquoi diable aller imaginer avec GlobalData (et, dans une certaine mesure, Celent) qu'il serait indispensable de recueillir l'adhésion des compagnies traditionnelles et, donc, la collaboration avec elles ?

Le slogan de Guevara (reproduit ci-dessous) – « la vieille assurance est nulle » (traduction « douce ») – est plus que jamais d'actualité et rien ne laisse entendre que les acteurs historiques, hormis quelques visionnaires, aient réellement perçu et intégré les enjeux de l'ère « digitale ». Lesquels, par exemple, ont compris que le modèle P2P n'est, fondamentalement, qu'un moyen de réintroduire de la proximité dans la relation avec les clients ? Et combien sont prêts à s'engager dans cette direction aujourd'hui ?

La vérité est que compter sur les assureurs d'antan pour porter l'innovation et répondre aux attentes des consommateurs contemporains est, pour l'essentiel, une pure illusion. En conséquence, les analystes qui veulent nous convaincre que l'InsurTech ne sera jamais plus qu'un stimulant de la modernisation des grands groupes ont des ambitions dérisoires. Car, pour véritablement transformer le secteur, il faut repartir d'une page blanche. Les nouveaux entrants conservent indéniablement l'avantage à ce jeu et leurs innovations, quand elles sont disruptives, ne sont pas solubles dans les vieux modèles.

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