Les 2 500 participants du Paris FinTech Forum 2018 sont maintenant retournés à leur quotidien, en emportant l'image d'un extraordinaire événement et d'un moment essentiel de rencontre avec tous les acteurs qui comptent. En guise de compte-rendu, je vous propose de revenir sur 10 séquences qui ont particulièrement retenu mon attention.
Dans une première journée démarrant avec des startups, Anne Boden, PDG de Starling Bank, apportait, au cours d'une session sur les néo-banques, une réponse inattendue à la question de leurs avantages structurels par rapport aux institutions historiques. Elle considère en effet que la FinTech relève le niveau d'attente des consommateurs et que, en conséquence, les banques copieront inévitablement leurs jeunes concurrentes. Elles auront cependant des difficultés persistantes à maîtriser leurs coûts.
Au cours de la même table ronde, le fondateur et PDG de Tandem Bank, Ricky Knox, était le premier d'une série d'entrepreneurs britanniques qui, au long des 2 jours, nous expliquaient que, pour eux, l'impact le plus important du Brexit concernait les talents. Les étrangers pouvant représenter jusqu'à 90% des effectifs de certaines startups, les réticences croissantes à l'immigration et les premiers départs de collaborateurs (pour des pays plus « accueillants ») constituent en effet une source d'inquiétude majeure.
Frédéric Oudéa, directeur général de Société Générale, ouvrait le bal des banquiers traditionnels invités, dans une confrontation avec Jay Sidhu, PDG de BankMobile (États-Unis). Ce dernier affirmant que l'idée que les clients se rendent en agence pour obtenir du conseil est une pure illusion (Google et Facebook étant plus pertinents) et que le modèle des banques consiste à faire payer aux clients leur inefficacité, F. Oudéa ne pouvait qu'arguer d'une différence française dans les comportements, peu convaincante.
Dans une première journée démarrant avec des startups, Anne Boden, PDG de Starling Bank, apportait, au cours d'une session sur les néo-banques, une réponse inattendue à la question de leurs avantages structurels par rapport aux institutions historiques. Elle considère en effet que la FinTech relève le niveau d'attente des consommateurs et que, en conséquence, les banques copieront inévitablement leurs jeunes concurrentes. Elles auront cependant des difficultés persistantes à maîtriser leurs coûts.
Au cours de la même table ronde, le fondateur et PDG de Tandem Bank, Ricky Knox, était le premier d'une série d'entrepreneurs britanniques qui, au long des 2 jours, nous expliquaient que, pour eux, l'impact le plus important du Brexit concernait les talents. Les étrangers pouvant représenter jusqu'à 90% des effectifs de certaines startups, les réticences croissantes à l'immigration et les premiers départs de collaborateurs (pour des pays plus « accueillants ») constituent en effet une source d'inquiétude majeure.
Frédéric Oudéa, directeur général de Société Générale, ouvrait le bal des banquiers traditionnels invités, dans une confrontation avec Jay Sidhu, PDG de BankMobile (États-Unis). Ce dernier affirmant que l'idée que les clients se rendent en agence pour obtenir du conseil est une pure illusion (Google et Facebook étant plus pertinents) et que le modèle des banques consiste à faire payer aux clients leur inefficacité, F. Oudéa ne pouvait qu'arguer d'une différence française dans les comportements, peu convaincante.
L'interview de François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, fut l'occasion d'apprendre la publication prochaine (au printemps) d'une étude sur les effets de la « digitalisation » dans la banque et l'assurance. Elle sera suivie, à la fin de l'année, par un exercice similaire (mais plus prospectif) sur les impacts de l'intelligence artificielle.
Le plus gros choc de l'événement, selon moi, a été, ensuite, la confession (qui tenait même d'un véritable aveu d'impuissance) par Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, de l'incapacité de sa banque à proposer des services en temps réel à ses clients, ce qui a justifié – parmi d'autres motivations – l'acquisition de Compte Nickel l'été dernier, afin de pouvoir, a minima, proposer cette facilité aux consommateurs qui en ont le plus besoin, à savoir les populations en situation de précarité financière.
Quatre ministres des finances européens (belge, estonien, français et luxembourgeois) offraient un spectacle un peu piteux en entamant leur discussion par une sorte de compétition sur les avantages fiscaux que leurs pays respectifs réservent aux startups de la FinTech. Un peu plus tard, l'échange devenait heureusement plus constructif, avec, notamment, l'exhortation de Bruno Le Maire à créer un fonds pour l'innovation disruptive à l'échelle européenne (à l'instar de celui lancé par le gouvernement français).
Mercredi matin, Stéphane Richard, PDG d'Orange, venait défendre sa toute nouvelle banque en vantant la position incomparable que possèderait un opérateur de télécommunications dans la connaissance et la compréhension des usages mobiles, d'une part, et sa relation étroite avec les constructeurs et les éditeurs de systèmes d'exploitation, d'autre part, deux arguments qui provoquent un certain scepticisme.
Le plus gros choc de l'événement, selon moi, a été, ensuite, la confession (qui tenait même d'un véritable aveu d'impuissance) par Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, de l'incapacité de sa banque à proposer des services en temps réel à ses clients, ce qui a justifié – parmi d'autres motivations – l'acquisition de Compte Nickel l'été dernier, afin de pouvoir, a minima, proposer cette facilité aux consommateurs qui en ont le plus besoin, à savoir les populations en situation de précarité financière.
Quatre ministres des finances européens (belge, estonien, français et luxembourgeois) offraient un spectacle un peu piteux en entamant leur discussion par une sorte de compétition sur les avantages fiscaux que leurs pays respectifs réservent aux startups de la FinTech. Un peu plus tard, l'échange devenait heureusement plus constructif, avec, notamment, l'exhortation de Bruno Le Maire à créer un fonds pour l'innovation disruptive à l'échelle européenne (à l'instar de celui lancé par le gouvernement français).
Mercredi matin, Stéphane Richard, PDG d'Orange, venait défendre sa toute nouvelle banque en vantant la position incomparable que possèderait un opérateur de télécommunications dans la connaissance et la compréhension des usages mobiles, d'une part, et sa relation étroite avec les constructeurs et les éditeurs de systèmes d'exploitation, d'autre part, deux arguments qui provoquent un certain scepticisme.
François Pérol, président du directoire du Groupe BPCE, était l'un des rares intervenants à réserver une annonce importante aux participants du forum. En l'occurrence, il s'agit d'un partenariat stratégique avec l'islandaise Meniga, qui ne se limite pas à l'ajout de fonctions de gestion de finances personnelles (PFM) aux applications web et mobiles des Banques Populaires et des Caisses d'Épargne mais devrait être le point de départ de la mise en place du socle universel de banque digitale pour les deux établissements.
Après les institutions financières, Matthias Kröner, CEO de Fidor (désormais filiale de BPCE), nous permettait de revenir aux sources de la FinTech. Interrogé sur la dualité de son activité, entre banque (avec Fidor Bank) et éditeur de logiciel (avec Fidor Solutions), il rappelait que le cœur de son approche (et de celle de toutes les « startups » de cet écosystème) est de tout penser immédiatement en termes de technologie. De ce fait, il perçoit les deux volets comme un seul et même métier.
Enfin, un dernier débat sur la banque ouverte (open banking), dans lequel la DSP2 revenait pour la énième fois sur le tapis, a déclenché une intéressante réaction à l'évocation de la complainte des banques de devoir partager leurs données avec les GAFA et donner ainsi à ceux-ci un avantage déloyal : la prochaine réglementation sur la protection des données personnelles (RGPD) ne doit-elle pas, d'une certaine manière, créer une opportunité de rétablir l'équilibre ? Les intéressées sauront-elles la saisir ?
En synthèse, le Paris FinTech Forum a la vertu de faciliter un étalonnage au plus haut niveau des écarts existant entre les grands groupes bancaires français, notamment dans leurs approches vis-à-vis de l'innovation et de la FinTech. Un autre pan de l'événement est sa sélection de 150 startups, des plus jeunes aux plus mûres, et j'essaierai de m'attarder, d'ici quelques jours, sur quelques-unes de celles que j'ai découvertes.
Après les institutions financières, Matthias Kröner, CEO de Fidor (désormais filiale de BPCE), nous permettait de revenir aux sources de la FinTech. Interrogé sur la dualité de son activité, entre banque (avec Fidor Bank) et éditeur de logiciel (avec Fidor Solutions), il rappelait que le cœur de son approche (et de celle de toutes les « startups » de cet écosystème) est de tout penser immédiatement en termes de technologie. De ce fait, il perçoit les deux volets comme un seul et même métier.
Enfin, un dernier débat sur la banque ouverte (open banking), dans lequel la DSP2 revenait pour la énième fois sur le tapis, a déclenché une intéressante réaction à l'évocation de la complainte des banques de devoir partager leurs données avec les GAFA et donner ainsi à ceux-ci un avantage déloyal : la prochaine réglementation sur la protection des données personnelles (RGPD) ne doit-elle pas, d'une certaine manière, créer une opportunité de rétablir l'équilibre ? Les intéressées sauront-elles la saisir ?
En synthèse, le Paris FinTech Forum a la vertu de faciliter un étalonnage au plus haut niveau des écarts existant entre les grands groupes bancaires français, notamment dans leurs approches vis-à-vis de l'innovation et de la FinTech. Un autre pan de l'événement est sa sélection de 150 startups, des plus jeunes aux plus mûres, et j'essaierai de m'attarder, d'ici quelques jours, sur quelques-unes de celles que j'ai découvertes.
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