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C'est pas mon idée !

jeudi 2 mars 2023

Timide avancée contre la précarité financière

Banque de France
Dans le cadre de sa mission d'inclusion financière, la Banque de France participe à une expérimentation, lancée par le gouvernement le mois dernier, consacrée à l'accompagnement des populations en difficulté, avec un focus spécifique sur la prévention du surendettement. La démarche est bienvenue mais elle paraît encore bien timide.

Issu d'une réflexion entamée en 2021, le dispositif « Aide-Budget », qui entre donc dans une phase de test planifiée pour un an dans 11 départements français, arrive à point nommé alors que les dernières statistiques montrent une situation en nette amélioration… désormais sérieusement menacée par les conséquences de l'inflation galopante sur les budgets des ménages. Ses objectifs se répartissent sur trois axes principaux : la détection des risques, l'assistance opérationnelle et une coordination transverse.

C'est probablement ce dernier sujet qui révèle une faiblesse manifeste. En effet, les pouvoirs publics s'associent à divers partenaires afin de relever le défi : bailleurs sociaux et grands fournisseurs d'énergie, aux premières loges de l'identification des indices de précarisation des consommateurs, réseau de « Points Conseil Budget » (plus ou moins associatifs) et Banque de France, pour les efforts d'information et de soutien. De toute évidence, il manque les banques, pourtant les plus aptes à anticiper les fragilités.

L'oubli est d'autant plus étonnant que la (modeste) contribution des institutions financières à la protection des personnes sensibles est parfaitement connue, ayant notamment été analysée en détails dans un rapport récent de l'observatoire de l'inclusion bancaire. Avec ses 4 millions de dossiers traités (à la fin 2021), l'industrie a clairement fait la démonstration de son efficacité dans la recherche des signes avant-coureurs d'insécurité. Pourquoi n'est-elle pas exploitée dans la nouvelle initiative ?

Expérimentation Aide-Budget

À l'opposé de la convergence promise, nos concitoyens en difficulté vont ainsi être pris en charge (éventuellement) par au moins deux systèmes différents. Celui des banques, dont la qualité et la performance dépendent toutefois de chaque enseigne, devrait être le premier à réagir mais il se limite ensuite généralement à l'application de conditions tarifaires adaptées. Aide-Budget, en revanche, comporte un volet d'aide plus étoffé mais ses mécanismes de prédiction ne seront peut-être pas d'un niveau optimal.

Quand on sait qu'une intervention, entre autres pédagogique, le plus en amont possible de la plongée dans la précarité permet très souvent d'éviter celle-ci, il semblerait indispensable de mettre en commun toutes les énergies de manière à maximiser l'impact des politiques de prévention et, de la sorte, à la fois éviter des périodes de stress catastrophiques pour les intéressés et réduire les coûts de redressement ultérieurs, pour tous les acteurs économiques concernés. À méditer pour une prochaine itération ?

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