Free cookie consent management tool by TermsFeed
C'est pas mon idée !

samedi 13 janvier 2024

Un prêt garanti par la propriété intellectuelle

NatWest
De toute évidence, les entreprises du XXIème siècle sont très différentes de celles des époques précédentes, hélas les banques n'ont pas encore ajusté toutes leurs pratiques à la réalité contemporaine. NatWest, par exemple, vient tout juste de présenter sa nouvelle faculté d'accorder un crédit garanti par la propriété intellectuelle.

Pour n'évoquer que le domaine du logiciel, particulièrement concerné, il s'est déjà écoulé 25 ans depuis la bulle internet, suivie par, entre autres, la révolution mobile et, plus près de nous, l'avènement de l'intelligence artificielle. Au fil de sa croissance, ce secteur représente désormais une part majeure des économies mais reste maltraité par les institutions financières parce que ses acteurs ne possèdent pas les caractéristiques sur lesquelles ont été construits les modèles fondamentaux de la banque.

Le cas le plus flagrant est certainement celui du crédit. Pour un industriel, la capacité à emprunter des fonds en engageant une garantie sur une partie de son patrimoine matériel (machines-outils, stocks, véhicules…) – nécessairement important puisqu'il constitue son instrument de travail principal – fournit un moyen de financement classique et banalisé. Pour une société de services, les actifs sont, pour l'essentiel, intangibles (et difficilement intégrables au bilan, incidemment) et ne sont donc pas considérés.

Une telle lacune est dommageable à la fois pour les entreprises et pour les banques, pour diverses raisons qui s'entrelacent. En effet, les PME et ETI dont il est question forment la majorité du contingent au potentiel d'hyper-croissance et se trouvent de la sorte à la croisée des besoins d'accompagnement les plus critiques et d'opportunités de développement attractifs pour leurs fournisseurs. En contrepartie, bien entendu, elles portent aussi fréquemment un niveau de risque relativement élevé.

Voilà (probablement) pourquoi NatWest se décide aujourd'hui, enfin, à relever le défi. Avec prudence, puisque son dispositif n'entre en jeu que dans le cas où les méthodes traditionnelles d'octroi de crédit aboutissent à une décision négative. Dans cette circonstance, qui relève ainsi du dernier recours, une estimation de la valeur de la propriété intellectuelle de la demandeuse, assurée par un partenaire spécialisé, Inngot, permettra d'envisager un prêt adossé au capital immatériel inventorié.

À regarder de loin le paysage et à écouter les prétentions de « digitalisation » des institutions financières, on finirait par croire qu'elles collent parfaitement aux évolutions rapides de leur environnement. Pourtant une initiative telle que celle de NatWest nous rappelle crûment le terrible décalage qui subsiste parfois entre les apparences et ce que vivent les clients. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour ne serait-ce que combler le retard accumulé depuis le début des années 2000…

NatWest – High Growth

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Afin de lutter contre le spam, les commentaires ne sont ouverts qu'aux personnes identifiées et sont soumis à modération (je suis sincèrement désolé pour le désagrément causé…)